Les origines du thème musical de la Foire du Dragon

de Maclaine Diemer le 13 juin 2013

Bonjour tout le monde ! Ici Maclaine Diemer, de retour pour un nouvel article portant sur la musique du jeu ! Nous voulions créer, pour le contenu de la Foire du Dragon que nous vous proposons ce mois-ci, un thème qui soit immédiatement reconnaissable. Nous avons donc eu l’idée d’incorporer un titre intitulé Spawn the Dragon, écrit par Matthew Moore d’ArenaNet. Je vais laisser à Matthew le soin de vous expliquer l’origine de cette chanson.

Matthew:

Lorsqu’en 2010, ArenaNet a décidé de permettre aux fans d’essayer Guild Wars 2 pour la première fois, nous n’avons pas ménagé nos efforts pour que cette présentation soit un succès. Alors qu’une vingtaine d’entre nous partaient pour Cologne afin d’y dévoiler notre démo lors de la gamescom, le reste du studio, à Bellevue, se préparait à passer plusieurs nuits blanches d’affilée. En effet, pour que les serveurs comptent un maximum de joueurs, tous les employés d’ArenaNet avaient modifié leurs horaires pour jouer en même temps que les visiteurs du salon en Allemagne.

Mon rôle, cette semaine-là, consistait à travailler dans le centre d’affaires de la gamescom et à gérer les démonstrations pour la presse. D’une oreille, je suivais attentivement mon présentateur et de l’autre, j’écoutais un canal Ventrilo relié au centre de commandement du studio. Voici à peu près à quoi ressemblaient nos conversations :

“On quitte la création de personnage dans deux minutes.”
“Bien reçu. On a une escorte pour l’initiation.”
“L’élémentaire est mort. Quels sont les événements en cours à Shaemoor ?”
“Bandits dans le champ, il reste cinq vagues.”
“OK, on vient de me dire qu’on passe directement au Destructeur. Faites apparaître le dragon.”
“Le dragon est là.”
“On y est presque, dites à l’équipe d’y aller à fond.”
“Le Destructeur est HS. On se revoit dans un quart d’heure.”

À la fin de chaque séance de jeu, les autres meneurs de démo et moi-même commentions ce qui se passait sur tous les canaux, afin que les gars aux États-Unis puissent se rendre compte de l’accueil incroyable qui nous avait été réservé. Mais l’équipe de l’autre côté du micro était tout aussi surexcitée que nous. Croyez-moi, quand on crée des jeux toute la journée, c’est vraiment génial de pouvoir faire une pause afin de pouvoir jouer toute la nuit. Surtout, si c’est pour jouer à Guild Wars 2 pendant huit heures d’affilée ! Mais même les développeurs les plus enthousiastes commencent à fatiguer lorsqu’il faut recommencer les mêmes 30 minutes de contenu 50 fois d’affilée. En consultant nos e-mails, nous avons ainsi découvert des séries de messages concernant la livraison de nourriture, l’échange de photos de mèmes et même une petite compétition, à celui qui infligerait le plus de dégâts à un monstre en un seul coup.

À mesure que l’on approchait de la fin de la semaine, j’ai commencé à chercher un moyen de résumer cette expérience, le plaisir de rencontrer des fans enthousiastes, les blagues entre initiés, les voix enrouées, la fatigue, la joie et ce sentiment de communauté qui transcende les frontières et les océans. L’avant-dernière nuit de la gamescom, j’ai essayé de mettre le tout noir sur blanc.

Après la dernière démonstration pour la presse, j’ai fait une dernière intervention sur tous les canaux, avec une chanson a cappella intitulée Spawn the Dragon. Par la suite, je l’ai enregistrée en MP3 pour ceux qui l’avaient ratée et elle a fini sur différents forums et podcasts. Mais, pour moi, cette chanson avait déjà atteint son objectif, à savoir capturer l’esprit de ce premier salon et célébrer dignement ce grand événement.

Imaginez donc ma surprise quand Steve Hwang m’a contacté il y a un mois pour savoir si son équipe pouvait utiliser “Spawn the Dragon” comme thème musical de la Foire du Dragon ! Il n’en a pas fallu beaucoup pour me convaincre de réécrire les paroles ; après tout, qui ne voudrait pas entendre sa chanson dans les rues de l’Arche du Lion ? Avec l’aide de Steve et Maclaine, j’ai complètement revisité le morceau pour composer une chanson qui reprenne l’esprit de persévérance au cœur du festival. Mais le plaisir que m’avait procuré la possibilité de retravailler une ancienne mélodie n’était rien comparé à la joie que j’ai ressentie en découvrant ce que Maclaine comptait en faire.

J’avais toujours trouvé que la chanson de Matthew était très entraînante et elle avait aussi fait son petit effet sur d’autres membres du studio. Pour moi, on aurait très bien pu entendre son refrain dans un bar, repris en chœur par une bande de buveurs éméchés. Et c’est là qu’une idée m’est venue… Les nouvelles paroles de Matthew collaient parfaitement avec cette ambiance déjantée. C’était tout à fait le genre de chansons que les habitants de l’Arche du Lion fredonneraient et adoreraient.

Avant tout, il fallait que je demande l’aide de mes collègues. Je voulais que l’on entende des gens frapper des mains et des pieds dans le refrain. Ce genre de son est difficile à recréer, alors, pendant la réunion bihebdomadaire de tous les membres du studio, j’ai procédé à des enregistrements des participants frappant des mains et des pieds. Puis, avec l’aide de quelques chanteurs volontaires, j’ai créé une démo.

Au départ, nous comptions demander à Troy Baker, la voix de notre Logan Thackeray, de chanter. L’idée était la suivante : Logan entrerait dans une taverne, quelqu’un entonnerait la chanson et il inciterait le reste de la foule à chanter. Mais cela n’a pas été possible pour des raisons de planning et j’ai donc décidé de continuer à travailler sur la démo en ajoutant des voix, mais pas avant d’avoir fait une petite modification…

La chanson initiale était en do majeur, ce qui convenait parfaitement, mais, en travaillant sur le morceau, j’étais tombé sur un nouveau jouet :

Étant donnée la façon dont les mandolines sont accordées, il fallait que je change de tonalité. Nous sommes donc passés en sol majeur, ce qui a permis à la mélodie de donner un peu plus de vie aux paroles. Le morceau devait être entraînant et ludique, comme pour toute chanson à boire digne de ce nom, et le changement de tonalité renforçait nettement cet effet.

Puis est venu le moment d’enregistrer les vraies voix. J’ai donc assemblé un bon groupe de chanteurs volontaires dans notre salle de jeu et tout ce petit monde s’est amusé à brailler allègrement pendant que je tentais de les diriger en gesticulant, debout sur une table.

Ajoutez à cela une ambiance de taverne et un public dans de bonnes dispositions, et vous obtenez de quoi mettre une folle ambiance un vendredi soir en Tyrie !